Stripped, un titre loin d'être dépouillé de sens




« Stripped », « dénudé », « dépouillé » en français, est un titre dont on entend aujourd’hui souvent parler. Rock, Pop, Electro, cet adjectif semble être partout. C’est en 1986 à la sortie du cinquième album de Depeche Mode, Black Celebration, que les radios s’empressent pour la première fois de passer un tel titre, qui est le premier single extrait de l’album. À la fois novateur, mais toutefois avec les pieds sur terre, Depeche Mode a su se créer son propre univers et le développer à l’international, notamment grâce à cet album qui a servi de réel tremplin pour le groupe, et grâce à la qualité des trois singles, très différents, contenus sur cet album : « A Question Of Time », « A Question Of Lust », et « Stripped ». « Stripped » est la septième chanson de cet album et a même fait l’objet d’un clip, dans lequel les membres du groupe sont mis en scène en train de démolir une voiture à coup de marteaux et de pioches dans la pénombre. Les paroles sentimentales, noires et teintées d’érotisme, plaisent alors beaucoup à la société des années 1980, mais aussi à celle d’aujourd’hui, car cette chanson fait toujours partie intégrante de la set list du groupe dans ses tournées actuelles.
Cette chanson de 1986 a tellement plu qu’elle a été reprise de nombreuses fois, par des groupes comme Shiny Toy Guns, combo de synth pop californien créé en 2002, dont la chanson la plus connue est justement « Stripped », un cover de Depeche Mode. De plus, l’intemporelle formation allemande Rammstein a également repris « Stripped » en 1998, pour être publiée sur For The Masses, un album « tribute to DM » de seize artistes rassemblés en hommage au « maître » Martin L. Gore. Ils ont repris ce titre à leur manière, avec au menu des guitares distordues et des mélodies électroniques entêtantes. Le titre a été très controversé, notamment car la vidéo promotionnelle du single utilise des extraits d’un film de propagande de Leni Riefenstahl : Les Dieux du Stade (ou Olympia) réalisé pour encenser les Jeux olympiques organisés par le régime d’Hitler à Berlin en 1936. Cela a malheureusement contribué à nuire à la réputation du groupe de métal industriel, considéré par quelques critiques comme des sympathisants des mouvements néo-nazis. Ils réfutent absolument cette appellation, et en sont très loin en vérité. Mais comme on le sait si bien aujourd’hui malheureusement, les réputations ont souvent la peau dure. Le groupe de hard techno allemand Scooter a également repris le titre de Depeche Mode ; mais pour eux, c’est une reprise plus officieuse, car le titre en question semble avoir été repris seulement lors d’un concert et non en studio.
« Stripped » n’est pas seulement le symbole d’une seule chanson, mais aussi d’œuvres plus larges. En effet, il existe de nombreux albums connus sous cette appellation. Par exemple, un des albums du groupe norvégien Stage Dolls porte, en 1991, le titre de Stripped. C’est aussi le cas d’un album live des Rolling Stones sorti en 1995 (« Stripped » signifie aussi « sans apprêt » ce qui correspond à l’esprit de ce live) ; ou encore d’un album plus contemporain (2002) de la chanteuse américaine Christina Aguilera.
Un simple mot peut devenir le symbole d’un artiste, voire de plusieurs artistes, aussi différents soient-ils. Au final donc, l’évocation de ce mot ne rappelle pas forcément les mêmes sentiments chez les uns et chez les autres. Ce titre s’associe ainsi à une palette d’émotions variées selon les artistes. Avec Stripped il y en a pour tous les goûts, pour tous les styles, et pour toutes les époques. On aurait presque envie de dire que Stripped est un titre loin d’être dépouillé de sens.

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